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Une alimentation de qualité pour tou·te·s


UNE ALIMENTATION DE QUALITÉ POUR TOU.TE.S : RELEVONS LE DÉFI !

Emmaüs France, Le Labo de l’ESS, L’UGESS et le réseau VRAC, plaident dans une tribune commune pour que l’accès à l’alimentation de qualité devienne la nouvelle priorité de la lutte contre la précarité alimentaire.

Aides alimentaires

Alors qu’environ 5,5 millions de personnes dépendaient plus ou moins fortement de l’aide alimentaire en France en 2017, les conséquences économiques et sociales de l’épidémie menacent aujourd’hui de porter ce chiffre à 8 millions. Cette situation démontre la nécessité de changer notre modèle de lutte contre la précarité alimentaire et de mettre en place une action systémique favorisant l’accès de tou·te·s à une alimentation de qualité, c’est-à-dire saine et gustative, respectueuse de l’environnement, porteuse de lien social et rémunérant justement les agriculteur·rice·s.

Comité national de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire

L’État a annoncé récemment, dans le cadre de son plan de relance, une série de mesures et financements en faveur de l’accès de tou·te·s à une alimentation de qualité (initiative « Jardins partagés », opération « Paniers Fraîcheurs », soutien aux projets alimentaires territoriaux et aux cantines scolaires, appui à la création de cuisines collectives pour les personnes en hébergement collectif d’urgence, etc.). Ces mesures s’accompagnent de l’installation, le 8 septembre 2020, d’un Comité national de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire par les Ministères des Solidarités et de la Santé, de l’Agriculture et de l’Alimentation, et du Logement.

Au-delà du plan de relance

Ces annonces constituent une véritable avancée dans le logiciel national de lutte contre la précarité alimentaire en amorçant la création d’une gouvernance nationale sur cet enjeu, et en allant vers une réponse plus structurelle aux freins d’un accès universel à une alimentation de qualité. Nous saluons donc ces premières mesures et appelons le gouvernement et les collectivités territoriales à aller plus loin. Tout d’abord en assurant la cohérence des politiques publiques et de leurs ambitions :

  • • En s’attaquant dès maintenant à l’obstacle premier de l’accès à l’alimentation de qualité qu’est l’insuffisance du revenu par l’augmentation des minima sociaux (notamment par la revalorisation du RSA et son ouverture dès 18 ans) et par l’accompagnement des réflexions sur le revenu de base et la sécurité sociale de l’alimentation ;
  • • En associant aux coordinations locales de lutte contre la précarité alimentaire les personnes concernées par cette situation, en cohérence avec l’objectif d’un « choc de participation » proposé par la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.

Ensuite en permettant au plan de relance de lever les freins au développement de dynamiques durables dans les territoires :

  • • En prenant en compte les difficultés observées par les nombreuses initiatives qui agissent déjà localement dans la rédaction des appels à projets organisés dans le cadre de ce plan de relance.
  • • En soutenant plus particulièrement les initiatives visant à développer des coopérations territoriales autour de l’accès à une alimentation de qualité et à renforcer le pouvoir d’agir des personnes en situation de précarité, notamment par leur implication directe dans les projets. Les projets alimentaires territoriaux soutenus devront être soutenables et solidaires. Et n’oublions pas les pôles territoriaux de coopération économiques (PTCE) et les tiers-lieux destinés à l’alimentation solidaire et durable ! Nous rappelons notamment l’importance de soutenir financièrement l’ingénierie de la coopération, nécessaire à la construction d’une démarche systémique sur un territoire.
  • • En assurant une articulation efficiente entre l’action de l’Etat et celles des collectivités et en accompagnant les professionnels sur le terrain, notamment sur les questions sociales.
  • • En pérennisant les actions menées dans le cadre du plan de relance. Une politique systémique en faveur de l’accès de tou·te·s à une alimentation de qualité doit se construire au-delà de la seule base d’appels à projets ponctuels !

Ce n’est qu’avec une telle action systémique en faveur de l’accès de tou·te·s à une alimentation de qualité, inscrite dans le temps, et s’appuyant sur les initiatives qui ont fait la preuve de leur pertinence, que les mesures gouvernementales récemment engagées seront à la hauteur des enjeux.

Organisations signataires :

  • Emmaüs France
  • Le Labo de l’ESS
  • UGESS
  • VRAC

EXTRAITS D'UN ARTICLE À LIRE DANS SON INTÉGRALITÉ SUR LE SITE EMMAÜS