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7 pistes pour calmer l'anxiété due au confinement


Confinement : 7 pistes pour calmer notre anxiété

Torpeur, atmosphère pesante, sensation d’oppression, inquiétude… Etre enfermés chez nous met à rude épreuve notre bien-être psychique et physique.  « Vivre une situation de confinement, c’est vivre de l’ennui, de l’isolement et le sentiment d’absence de contrôle sur ses mouvements », explique Adrien Chignard, psychologue du travail. Ce sont deux très bons amis de l’anxiété car ils vident notre quotidien de stimulations, ce qui est très anxiogène pour l’être humain qui en a un besoin fondamental.

Une expérience a été menée aux Etats-Unis où des volontaires devaient passer plusieurs jours assis sur un lit, à ne rien faire, tout en étant très bien payés. Au maximum, ils ont tenu deux jours, disant ‘j’allais devenir fou’. La littérature scientifique montre qu’un confinement va générer des affects anxieux, dépressifs, de la colère, des comportements d’évitement. Supérieur à dix jours, il va être encore plus stressant et peut même générer du stress post traumatique. »

A l’inquiétude que nous ressentons de ne pas pouvoir sortir, à la crainte d’un futur incertain, s’ajoute notre hypervigilance quotidienne. Nous scannons notre corps en permanence. Une courbature ? Une difficulté à respirer ? Et si nous avions le Coronavirus ? « Il s’agit d’hypervigilance sélective, analyse Adrien Chignard. Nous sommes sélectifs sur ce qui va mal et non pas sur les 99% qui vont bien. Un proverbe russe dit « la peur a des grands yeux ». En situation de pandémie, nous avons les yeux écarquillés. Nous cherchons ce qui nous stresse et en faisons des montagnes. La peur nous fait hyperventiler. L’hyperventilation, que nous assimilons à tort au virus, nous fait peur. C’est un cercle vicieux. 

Voici 7 pistes pour mettre notre anxiété à distance et prendre soin de notre santé mentale et psychique en temps de confinement.

Limiter sa consommation d’informations

Chaînes d’informations en continu, réseaux sociaux… Nous sommes abreuvés, voire noyés, sous les informations concernant le Coronavirus. S’il est bien sûr important de se tenir informés, attention à la surinformation et à l’infobésité, génératrices de stress et d’anxiété. Le conseil d’Adrien Chignard : « Accordez-vous un temps limité par jour pour vous informer. Sélectionnez aussi vos sources d’information : choisissez-en une, crédible, et tenez-vous y ».

S’occuper avec des activités concrètes

Confinés, nous nous sentons désoeuvrés. Pourtant, nous pouvons faire de nombreuses choses de chez nous ! Cuisiner, ranger la cave, nettoyer les tiroirs de la cuisine, finir la peinture de la chambre de son enfant, vider le garage… « L’important est de s’occuper avec des activités concrètes à résultat immédiat », avance Adrien Chignard. Parmi elles, les activités altruistes, tournées vers les autres, augmentent notre niveau de bien-être. « Alors ne boudons pas notre plaisir ! On peut commencer par trier ses placards : ‘ça je garde, ça je donne à une association, ça je jette’ ».

Veiller à son rythme de vie

Ce n’est pas parce que beaucoup d'entre nous sommes en télétravail qu’il nous faut coucher à 3 heures du matin après avoir passé cinq heures sur Netflix. Au contraire. « Notre rythme veille - sommeil régule notre alimentation et nos émotions positives, commente Adrien Chignard. Si nous le déréglons, nous allons avoir tendance à nous suralimenter et cela aura un impact sur notre bien-être ».

Bloqués chez nous, nous pouvons avoir tendance à vouloir manger à n’importe quelle heure, et à nous tourner vers la « comfort food », grasse et sucrée, pour nous réconforter. A boire davantage d’alcool aussi parfois, pour tenter d’anesthésier un peu cette anxiété que nous ressentons.

« Il s’agit de garder une alimentation saine qu’il est bon de préparer avec ses proches. Cuisiner va nous apaiser et le regard de l’autre va permettre de réguler nos potentiels écarts ». S’octroyer des petits plaisirs, oui, bien sûr, mais avec modération. « On peut se dire que l’abus fait partie du confinement mais on le sanctuarise. Par exemple, un verre un jour sur deux ; deux repas festifs dans la semaine… »

Avoir un maximum de relations sociales

A l’heure du confinement, le concept peut faire sourire. Et pourtant, « le soutien des pairs est le meilleur rempart contre la détresse psychologique », rappelle Adrien Chignard. Nous ne pouvons pas aller les voir ni les embrasser mais nous pouvons les appeler ! Nous pouvons profiter de nos proches, de notre conjoint, de nos enfants qui sont avec nous… Organiser des apéritifs avec nos amis via Skype ou Facetime… Et ne pas oublier de prendre des nouvelles de toutes les personnes de notre entourage qui vivent seules…

Compter sur nos forces de caractère

Face à une épreuve, il est bon de nous reconnecter à nous-même et à notre force intérieure.

Ecrire une lettre de gratitude

Le confinement nous donne du temps, que nous pouvons mettre à profit pour penser aux autres. Et s’il y a une chose que nous oublions souvent justement, faute de temps, c’est de leur rappeler à quel point ils comptent pour nous, et à quel point nous sommes reconnaissants de les avoir dans notre vie. « Ecrivez une lettre de gratitude à quelqu’un que vous n’avez pas assez remercié dans votre vie, propose Adrien Chignard. Cela procure un bien-être immédiat et durable. » D’autant qu’en ces temps troublés, nous avons plus que jamais besoin de revenir à des valeurs d’humanité, de générosité, et d’altruisme.

Gérer l’anxiété de ses enfants

Ils n’ont plus école, ils sont enfermés, ils entendent les informations anxiogènes… La situation de confinement peut être particulièrement stressante pour les enfants. « Certains vont peut-être montrer des comportements régressifs, vont avoir des bobos imaginaires, beaucoup pleurer, d’autres n’auront pas envie de jouer… Avant de chercher à les occuper, il faut leur parler, donner du sens à ce qui se passe ». Les enfants ont besoin de comprendre, d’être rassurés, sécurisés… « Il ne s’agit pas de leur dire « ne t’inquiète pas’, prévient Adrien Chignard, car c’est mensonger et ça va les inquiéter. Ils vont comprendre que vous ne leur dites pas la vérité. Ils ont besoin de pouvoir faire confiance. Il vaut mieux une vraie tristesse qu’une fausse joie. On peut leur dire « le virus est dehors, si on reste à la maison, il ne nous arrivera rien. Maintenant, on va s’occuper ».

EXTRAITS D'UN ARTICLE DE MARGAUX RAMBERT À LIRE DANS SON INTÉGRALITÉ SUR LE SITE PSYCHOLOGIES

Crédits photos : Claudette Gallant  & Kai Stachowiak