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La plus longue étude jamais réalisée sur ce qui nous rend heureux


75 ans, 724 participants : Harvard dévoile la plus longue étude jamais réalisée sur ce qui nous rend heureux et en bonne santé

En observant le quotidien de 724 hommes pendant 75 ans, des scientifiques de l’université de Harvard se sont penchés sur la recette du bonheur. Leur verdict est tombé fin 2015 : ni la richesse ni la célébrité ne suffiraient à rendre quelqu’un heureux.

La qualité des relations, en revanche, garantirait bonheur, santé et mémoire. 

Une étude de 75 ans !

Pendant 75 ans, des chercheurs de la prestigieuse Harvard Medical School ont suivi à la loupe le quotidien de 724 hommes.

Alors que, généralement, les études de cet acabit s’arrêtent au bout d’une dizaine d’années, faute de moyens, ici pas moins de quatre directeurs d’étude se sont succédés depuis 1938 pour mener à bien les recherches.

La chaire sur le « développement de l’adulte » (Study of Adult Development) de l’université a passé au crible tous les aspects de la vie des participants. À intervalles réguliers, les scientifiques ont méticuleusement interrogé les patients sur leur travail, leur famille et leur santé.

Ils ont réalisé des analyses de sang, des scanners des cerveaux et sont même allés jusqu’à autopsier les participants décédés. Peu à peu, ils ont accumulé un corpus de ressources sans précédent, et ce dans un seul but : trouver le secret du bonheur.

Un travail titanesque

Le projet original était ambitieux, tant au niveau des fins que des moyens. Pour maximiser les chances de découvrir le facteur bonheur, les participants ont été choisi selon des critères sociodémographiques.

Quelque 268 hommes ont été sélectionnés au sein de la promotion 1939-1944 de l’université de Harvard. Moyenne d’âge de l’échantillon : 19 ans. Parmi eux, un certain John Fitzgerald Kennedy qui deviendra le 35e président des États-Unis quelques années plus tard… L’autre partie du panel a été choisie dans les quartiers pauvres de Boston. Ils avaient cette fois-ci entre 11 et 16 ans.

Choisir ainsi deux milieux sociaux diamétralement opposés permettait d’isoler les facteurs psychologiques et biologiques ayant un impact sur la santé et le bien-être à tous les âges de la vie. Les chercheurs, en véritables détectives, ont scruté la vie de ces hommes, récupérant leurs dossiers médicaux, analysant leur sang, parlant à leurs enfants et à leurs femmes pour suivre leur évolution.

Pour être heureux, connectez-vous à votre entourage

Trois quarts de siècle se sont écoulés depuis le début de l’étude. Le premier constat est manichéen : les relations humaines sont excellentes pour le bien-être tandis que la solitude tue. L’expérience montre que les individus les plus connectés à leur famille, à leurs amis et à leur cercle social sont non seulement plus heureux mais aussi en meilleure santé.

À l’inverse, les personnes isolées sont moins heureuses et leur état de santé décline en milieu de vie tout comme leurs capacités cognitives. Les personnes seules mourraient aussi plus jeunes.

La qualité prévaut sur la quantité

La deuxième conclusion, c’est que, pour être heureux, la qualité des relations prévaut sur la quantité. D’ailleurs, mieux vaut être seul que mal accompagné. Ainsi, la santé des participants qui ont vécu une situation de conflit (un mariage difficile par exemple) était en moyenne moins bonne que celle des autres. De même, un divorce serait moins nocif pour la santé qu’une relation insatisfaisante.

Corps et esprit

Bénéfiques pour le corps, les relations sont également bénéfiques… pour le cerveau ! Une personne investie dans une relation sécurisante aurait les idées claires plus longtemps. Et par sécurisante, on n’entend pas nécessairement un quotidien sans orages et sans disputes – elles sont même normales et saines – mais les couples octogénaires dont chacune des parties sait qu’elle pourra compter sur l’autre en cas de coup dur ont une mémoire plus performante que les autres.

Absence des femmes !

Bien que la portée de l’étude soit impressionnante, elle reste pour le moment exclusivement masculine. Seuls 60 des 724 participants initiaux sont encore en vie. La deuxième génération de l’étude débute actuellement avec leur enfants, filles comme garçons cette fois.

Il sera donc possible de déterminer si le bonheur est conditionné par l’éducation et les parents. Affaire à suivre attentivement.

EXTRAITS D'UN ARTICLE À LIRE DANS SON INTÉGRALITÉ (PLUS VIDÉO) SUR COMMENT ÇA VA

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