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« Nous avons besoin de 4 câlins par jour pour survivre, 8 pour fonctionner, et 12 pour croître »


« Nous avons besoin de 4 câlins par jour pour survivre, 8 pour fonctionner, et 12 pour croître » Dans un monde où le virtuel est roi, un câlin a de bénéfiques vertus.

Un câlin ? A quoi bon repousser ce bienfaiteur rapprochement qui agit sur notre bien-être physique et notre équilibre affectif ? Platonique, amoureux ou confraternel, avec un proche, un inconnu, un animal, ou son ours en peluche, le câlin a de bénéfiques vertus. Si le site journee-mondiale.com préconise « 7 minutes de câlin par jour pour se sentir heureux », la psychothérapeute américaine Virginia Satir voit les choses différemment : « Nous avons besoin de quatre câlins par jour pour survivre. Nous en avons besoin de huit pour fonctionner. Et de douze pour croître. »

« L’éducation a appris à notre corps à se cadenasser. Cet élan – celui d’étreindre l’autre – nous le refrénons par crainte du jugement, par peur du ridicule, de la méprise ou par respect d’une certaine morale, explique Céline Rivière, psychologue clinicienne, auteure de La câlinothérapie, une prescription pour le bonheur (Michalon Editeur, 2015). Le toucher est devenu aseptisé. Et si c’était une erreur ? Et si nous étions devenus malades de ne pas suivre nos pulsions bienveillantes ? »

Faire un câlin, à quoi ça sert ?

1. Lutter contre la déprime et les virus

Le démonstratif, ou le discret amateur de câlins, serait moins sujet à la déprime, aux rhumes sévères et à la grippe. Le câlin contribue à la production de l’ocytocine, hormone-clé de notre bien-être qualifiée de « nectar de guérison » par la chercheuse suédoise, Kerstin Uvnäs. « Elle est à l’amour et à l’attachement ce que l’adrénaline est au stress et à l’agressivité », explique Mme Rivière. Son niveau dans le sang « est directement lié à notre capacité de gestion du stress et à la qualité de nos relations sociales (…) Le toucher si particulier du câlin accroît les capacités de défense de l’organisme et relance globalement l’ensemble des fonctions du corps mais, plus profondément encore, il reconnecte au sentiment de bien-être parce qu’il relie l’individu à lui-même, aux autres et à la réalité de son environnement. ». Selon les travaux du chercheur américain Sheldon Cohen de l’université Carnegie-Mellon de Pittsburgh (Pennsylvanie), le lien social induit dans les câlins contribue, à lui seul, à booster le système immunitaire. Selon lui, « un câlin par jour devrait suffire pour traverser l’hiver ! ».

2. Alléger son anxiété, et un peu son porte-monnaie

Né d’une initiative de l’australien Juan Mann, le phénomène des « free hugs » (ou « étreintes gratuites »), qui consiste en une invitation à une accolade dans un lieu public, s’est propagé depuis sa première apparition en 2004. Cette thérapie gratuite a depuis été commercialisée, en tout bien tout honneur. Après les bars à chats, les bars à câlins ont fait leur apparition au Japon comme aux Etats-Unis. Samantha Hess propose, au sein de Cuddle Up To Me à Portland (Oregon), une carte de plus de 50 câlins, qu’elle facture un dollar (0,90 euro) par minute, « pour un résultat qui n’a pas de prix ». Dans l’Hexagone, à Paris et Marseille, les deux « câlinothérapeutes » et animateurs des Ateliers Câlin, Magali et Eric, organisent des sessions de 3 h 15 (25 euros) « pour étendre nos modes de communication au corps, la place de la tendresse dans notre quotidien et la réconciliation du masculin et du féminin ». Le fil conducteur ? « Oser proposer un geste tendre, oser recevoir de l’affection ».

3. Permettre d’exprimer son potentiel créatif

S’il est bienfaiteur, le câlin peut, matériellement, être créateur. Deux designers, Margje Teeuwen et Erwin Zwiers, ont mis au point un luminaire conçu dans un matériau malléable et façonnable à l’envi. Proplamp est à serrer dans ses bras : chaque câlin que la suspension reçoit lui donne forme et son caractère unique.

4. Communiquer sans dire un mot

Dans son ouvrage Le Petit Livre des gros câlins (Seuil, 1988) où elle met en scène des ours pour expliquer les différents types de câlins, Kathleen Keating écrit que, « mieux que l’espéranto, les câlins parlent une langue universelle (…) et valent mieux qu’un long discours ». Nul besoin de mots lorsque le corps prend le relais. « Le toucher est instinctif. Il est le vecteur de nos sentiments lorsque nous montrons que nous aimons, que nous sommes concernés par le bien-être de l’autre, estime Céline Rivière. C’est un moyen de communication non verbal extrêmement puissant ». Un regret toutefois à formuler à l’heure des réseaux sociaux et de l’hypercommunication virtuelle : le câlin, cette accolade chaleureuse et réparatrice, n’a pas son émoticône. Et si on lui rendait justice ?

EXTRAITS D'UN ARTICLE DE MARLÈNE DURETZ À LIRE DANS SON INTÉGRALITÉ SUR LE SITE DU MONDE

photos de Oleg Baliuk et Freepik