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Hep Taxi (25 & FIN)


HEP TAXI!

Le temps du confinement nous impose une clôture spatiale et nous laisse du temps pour cheminer avec cette fée du logis qui est l'imagination. Mais que diriez vous d'un voyage à l'aventure à travers une histoire. Si vous êtes partants, un taxi vous attend devant chez vous. Bon voyage!

Hep   Taxi -25-

  Depuis quelques secondes, Flore avait arrêté de se trémousser. Elle restait clouée sur son siège, bouche bée, buvant les paroles de l'annonce comme une prise de vitamines. Elle suffoquait. Les mots qu'elle venait d'entendre résonnaient dans sa tête, et son regard se perdait au dessus de la campagne, loin, dans les derniers nuages noirs qui glissaient sur l'horizon .

 Après un long moment de surprise, tout émoustillée, elle se tourna vers Philippe et lui jeta un regard interrogateur:

    • Mais Philippe....Tu as entendu? dit-elle de sa voix chargée d'émotion. On va entendre Raja, tu te rends compte.... l'inégalable Emile Raja! Je n'en reviens pas!!!

      

      Tout excitée, et d'une voix câline, qui se veut convaincante, elle ajouta, «Tu veux bien qu'on l'écoute, mon chéri? Il est donc bien vivant. C'est donc bien un homme que le talent a rempli...et non une illusion!!!»

      

      Philippe acquiesça lentement de la tête, faussement indifférent.

      

    • Quel bonheur de vous avoir tous les deux en même temps, murmura Flore en se calant sur l'épaule de Philippe.

      

 Une légère bruine, soudain, portée par une brise discrète, depuis les asperseurs d'un champ d'orge, vint s'écraser sur le pare brise et fit sursauter Philippe, légèrement assoupi.

 Il jugea le moment opportun pour arrêter la voiture, le long d'un maigre ruisseau qui murmurait sous les saules. 

  Sans plus attendre, il prit la place du passager, ajusta son siège à ses dimensions, étira ses longues jambes, inclina le dossier et confia la conduite à Flore.


 Elle prit joyeusement le volant à pleines mains, baissa un peu le son du poste, sans perdre le moindre mot, de la moindre phrase, des moindres secondes, qui suivirent.    Enclenchant la vitesse sans ménagement, elle lança à Philippe qui commençait à  baisser ses paupières « Dors mon chéri, je te réveillerai à Argelès, au son d'une mer nourricière....qui nous attend!»



 Philippe ferma définitivement les yeux, l'oreille tendue vers la radio, et s'endormit au son …...de sa voix.

FIN

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JACKY ARLETTAZ