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À PARTIR DE CE 4 NOVEMBRE, À 16H16, LES FEMMES TRAVAILLENT BÉNÉVOLEMENT JUSQU’À LA FIN DE L’ANNÉE


À PARTIR DE CE 4 NOVEMBRE, À 16H16, LES FEMMES TRAVAILLENT BÉNÉVOLEMENT JUSQU’À LA FIN DE L’ANNÉE

C'est un décompte qui souligne la persistance des inégalités entre les femmes et les hommes. Selon le calcul du collectif féministe les Glorieuses, les femmes françaises vont commencer à travailler gratuitement jusqu'à la fin de l'année à partir de 16h16 aujourd'hui. Alors que les femmes sont payées 15,5 % de moins que les hommes, le collectif demande un vrai plan de relance féministe au gouvernement qui pourrait "corriger des centaines d'années de discriminations économiques". 

15,5 % l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. 

Les années défilent et les inégalités persistent. ̳À partir de 16h16 ce 4 novembre, les femmes vont travailler gratuitement jusqu’à la fin de l’année. Cette estimation, effectuée par le collectif féministe Les Glorieuses, a été calculée à partir des chiffres Eurostat 2020 qui établissent à 15,5 % l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. L’année dernière, les femmes étaient payées 15,4 % de moins que les hommes. La date avait été ainsi été fixée au 5 novembre 16h47. À ce rythme, l’égalité salariale ne sera atteinte qu’en 2 234.

"Les inégalités stagnent, le plafond de verre est plus solide que jamais et le Covid semble avoir creusé ces inégalités", note Les Glorieuses. "Si nous n’avons pas les statistiques pour la France, nous savons qu’aux États-Unis, 865 000 femmes sont sorties de la population active contre 216 000 hommes", souligne le Collectif. D’où l’appel et la pétition lancés par les Glorieuses pour le développement d’un plan de relance économique féministe.

Un plan de relance économique féministe 

Concrètement, le collectif estime que le plan de relance de 100 milliards d'euros débloqué par le gouvernement à la fin de la première vague de Covid-19 ne prend pas en compte les femmes alors qu’il serait l’occasion de "corriger des centaines d’années de discriminations économiques". "Un exemple, le secteur aéronautique. 15 milliards d’euros sont alloués au secteur aéronautique pour privilégier des projets écologiques, compétitifs. Or, le secteur aéronautique compte seulement 23 % de femmes. Autre exemple, le secteur technologique auquel sont octroyés 7 milliards d’euros. Dans celui-ci, les femmes représentent 20 % des effectifs", dénonce Les Glorieuses.

Le collectif a ainsi fait plusieurs propositions au gouvernement pour rectifier le tir. Il s’agit notamment de conditionner les subventions publiques, les prêts garantis par l’État ou encore l’accès aux marchés publics au respect de l’égalité salariale. "Cette première mesure, qui ne coûte rien en termes de budget, permet de s’assurer que le budget alloué par l’État pour construire la France de demain ne va pas creuser les inégalités et peut même les endiguer rapidement", croit le collectif.

Un certificat d’égalité obligatoire pour les entreprises 

Il s’agirait également de créer un certificat d’égalité obligatoire des entreprises qui renforcerait ainsi l’index de l’égalité mis en place par le gouvernement. Ce dernier oblige des sociétés qui obtiennent une note inférieure à 75 sur 100 selon cinq critères de mettre en place un plan d’action d'égalité. S’il a le mérite d’exister, les critiques fusent, notamment provenant de certaines organisations syndicales qui jugent le dispositif gouvernement bien trop laxiste.

Autre demande : valoriser les salaires des métiers où les femmes sont les plus nombreuses comme le soin, le secrétariat, l'aide à domiciles et le ménage, l'enseignement… "Nous demandons ainsi une revalorisation économique de l’ensemble des métiers à prédominance féminine", demande le collectif.

Le gouvernement a franchi une nouvelle étape récemment dans le chemin vers l’égalité professionnelle. Fin septembre, l’Élysée a annoncé que le congé paternité allait doubler, passant à 28 jours. Une mesure essentielle qui va permettre au deuxième parent de s'impliquer davantage dans l'éducation des enfants, tout en réduisant la charge des mères. Au sein des entreprises, cela pourrait représenter un tournant culturel. Pour l’instant, seuls sept jours de congé seront obligatoires. Le collectif féministe tout comme l’association Parents et féministes demandent l’alignement du congé paternité, ou du deuxième parent, sur le congé maternité. 

EXTRAITS D'UN ARTICLE DE MARINA FABRE À LIRE DANS SON INTÉGRALITÉ SUR LE SITE NOVETHIC