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Hommage aux animaux de la Grande Guerre


À l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, plusieurs associations ont interpellé la Mairie de Paris pour qu'un monument soit érigé en hommage aux animaux qui ont participé au conflit. Une initiative qui est loin de faire l'unanimité.

Des chiens, des chats, des chevaux, des pigeons, des dromadaires, et même un éléphant. À Hyde Park, en plein cœur de Londres, un magnifique monument rend hommage aux animaux qui ont participé aux conflits armés. "Ils n’avaient pas le choix", peut-on lire sur ce mémorial, inauguré en 2004 par la princesse Anne.

À Paris, ne cherchez pas. Aucun lieu de mémoire de ce type n’existe dans la capitale française. En pleine commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, plusieurs associations de défense de la cause animale, dont la Fondation 30 millions d’amis et Paris Animaux Zoopolis, se sont émues de cette absence de reconnaissance. Elles ont adressé une lettre à la maire de Paris pour réclamer la création d’un monument pour honorer les animaux de guerre morts au combat, en particulier pendant la Grande Guerre. "Les animaux ont fait partie de tous nos conflits. Nos destins ont toujours été intimement liés. Ils sont tombés sur les champs de bataille auprès de nos soldats et surtout en 1914-18", explique Reha Hutin, la présidente de la Fondation 30 millions d’amis.

On estime en effet que durant la Première Guerre mondiale, environ 11 millions d’équidés ont été enrôlés, dont 1,88 million dans la seule armée française. Entre 200 000 à 250 000 pigeons ont aussi été mobilisés au cours des quatre années de combats pour transporter des messages ou encore prendre des photos aériennes, ainsi que 100 000 chiens pour transmettre des ordres, porter des munitions ou même chercher des blessés. "Beaucoup de pays leur rendent hommage comme à Londres, mais en France, il n’y a que quelques endroits. À Couin, dans le Pas-de-Calais, un monument a été érigé par le Souvenir français et par une association anglaise. À Pozières également, dans la Somme, mais par des Australiens. C’est quand même un comble ! Il serait temps de faire quelque chose", précise Reha Hutin.

Même si la ville de Paris n’était pas sur la ligne de front, les animaux de la capitale ont aussi été mis à contribution durant la Grande Guerre. "On a fait des recherches aux Archives nationales et à la Bibliothèque de Paris. On a trouvé rapidement qu’il existait des lieux de réquisition et des dépôts d’animaux dans le 13e et le 14e arrondissement", décrit Amandine Sanvisens, la présidente de l’association Paris Animaux Zoopolis. "On a ensuite contacté des élus pour les sensibiliser sur ce sujet. Ils ont déposé des vœux pour qu’il y ait une plaque commémorative dans ces arrondissements."

Pour l’historien Éric Baratay, auteur de l’ouvrage "Bêtes des tranchées", ces réticences s’expliquent avant tout par des différences culturelles avec le monde anglo-saxon : "Il n’y aurait pas ce genre de réactions, si nous étions en Grande-Bretagne, en Belgique ou aux États-Unis. En France, on croit toujours qu’honorer des animaux revient à dévaloriser les humains. Faire un monument aux animaux reviendrait à humilier les soldats. Or ce n’est pas du tout cela. C’est reconnaître l’engagement et la souffrance de tous. Et les témoignages des combattants montrent que beaucoup étaient conscients de cette communauté de guerre, de souffrance et de destin".

Extraits d'un article de France 24, lire l'article intégral et voir les photos et citations de Twitter ICI

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