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La fête est finie ! (par la Génération Gueule de Bois)


Un message sans ambiguïté, qui sonne comme un avertissement : la fête est finie… Quelle fête ? Celle d’une époque où l’abondance et l’abus des biens de consommation nous ont fait oublier que la période de prospérité qui nous a précédé n’est pas éternelle ni sans conséquence. L’état de notre planète nous rappelle à l’ordre. Il est grand temps de revenir les deux pieds sur une Terre qui souffre : la fête est finie et il va falloir apprendre à repenser nos modes de production et d’organisation de nos sociétés déracinées. « Génération gueule de bois », un court-métrage d’animation créé par trois jeunes françaises sur un texte de Mr Mondialisation.

Vagabondir

Vagabondir c’est un trio de jeunes femmes motion designers, Justine Merlot, Laura Tence et Morgane Bouard, qui se sont rencontrées à l’école des Gobelins. Elles ont décidé de « vagabondir » ensemble et mettre en image des histoires. Selon leurs propres mots, Vagabondir c’est « des utopies en gestation, des mots biens choisis, […] des histoires rocambolesques, des solutions, des réunions, des infusions de houblon, des cartes graphiques endurantes, des tigres pourpres, des hectolitres de café froid, du trucage, beaucoup de gâteaux, des idées biodégradables… ».

Un film d’animation

Et la genèse de leur récent film d’animation, c’est un texte original que le fondateur de Mr Mondialisation avait rédigé il y a tout juste un an sur Facebook. Le coup de gueule avait touché plus de 2,5 millions de lecteurs avec 26.000 partages. Un record pour notre média. C’est cette saine colère qui a été mise en images tout au long de l’année. L’image d’une civilisation pleine de paradoxes dont les existences se déroulent dans l’insouciance et l’abondance. Un monde où nous sommes ivres des progrès techniques censés assurer un meilleur avenir, où nous consommons plus que de raison sans trop nous questionner sur la provenance de la matière, où les limites du réel semblent illusoires.

Mais dans un recoin de notre tête, on trouve en filigrane la vague conscience que notre monde est perclus d’injustices, que tout risque bientôt de s’effondrer. Mais jusqu’ici, nous préférons repousser ces réalités jugées déprimantes et nous enivrer du présent. Pourtant, comme lors d’une soirée arrosée qui s’éternise, le réveil inévitable du lendemain risque d’être difficile, et les problèmes jusque là refoulés, devront enfin être regardés en face…

(SI LA VIDÉO NE FONCTIONNE PAS VOUS POUVEZ LA VOIR ICI)

Retranscription du texte :

On va pas se mentir, notre civilisation s’est assise sur un confort de vie tellement omniprésent que nous n’en avons même plus conscience. Notre PIB bat des records historiques, nos armoires débordent des fruits de la mondialisation, nous consommons comme jamais nous avons consommé, nous voyageons comme jamais dans l’histoire nos ancêtres ont voyagé et nous baignons dans l’illusion que tout ceci est acquis pour la vie et même que nous pourrions encore surélever ce statut privilégié alors qu’il repose sur un château de cartes. Rêveries.

Certes, tous ne profitent pas des fruits de ce développement fulgurant de la même manière, des disparités énormes existent tant à l’échelle nationale qu’internationale. Il ne manque pas d’injustices qui méritent nos luttes. Mais en dépit de ces choix économiques, la crise environnementale nous rappelle tous à l’ordre : la fête est finie. Avec ou sans juste redistribution des richesses. La fête est finie. En dépit des discours politiques séduisants qui vous promettent prospérité et sécurité. La fête est finie. Hurlez donc contre la raréfaction d’une quelconque ressource. La fête est finie. Aussi injuste que soit ce monde, la fête est finie autant pour ceux qui ont abusé du vin que pour ceux qui n’y ont pas été invité.

Le grand enjeu de notre temps, c’est sans doute celui d’apprendre à danser sur une musique plus apaisée. De réapprendre à se contenter de peu. D’être heureux avec moins, mais mieux. De préférer l’être à l’avoir. De ne plus envier ce monde vendu par ceux qui nous méprisent. De choisir la qualité, pas la quantité. D’embrasser les saisons et ses enseignements. D’utiliser ses mains chaque fois que possible, plutôt que celle d’esclaves invisibles à l’autre bout du monde. Et ceci jusqu’à renverser les logiques qui nous accablent. On va pas se mentir, ça n’aura rien d’une partie de plaisir. Choisir, c’est renoncer. – Mr Mondialisation, 5 novembre 2018.


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