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Peut-on imaginer un monde durable avec Amazon ?


Comment faire barrage à l’ogre Amazon ?

Si vous avez ouvert internet ces dix dernières années, vous n’avez pas pu passer à côté d’un nom, et de son petit logo qui vous sourit : Amazon. Cette entreprise n’est pas comme les autres. Depuis sa création, elle avale les ressources, les salariés, les marchés, sans limites, en toute impunité. Peut-on vraiment imaginer un monde durable dans lequel Amazon existerait ? 

Une entreprise pays

En 1995, un jeune entrepreneur mise sur un tout nouveau commerce de vente de livres en ligne. Les premiers entrepôts sont montés, Amazon est né. 

Vingt-cinq ans plus tard, l’entreprise est incontournable dans le monde occidental : 280 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2019, une capitalisation boursière à 1 661 milliards de dollars, un million de salariés… Ce n’est plus une entreprise mais un petit pays... où les objets sont rois.

Les plus de 100 millions de personnes (44% d'Américains) qui possèdent un compte sur Amazon ont accès à 120 millions de produits (dont 44 millions de références de livres) . Résultat : 4 000 produits sont vendus par minute. 

240 000 par heure. 5 760 000 par jour. 172 800 000 par mois. Plus de 2 milliards par an.

Son succès, Amazon le doit à son grand patron, Jeff Bezos, symbole d'un monde dont le profit est l'unique objet. “Amazon agit comme une pieuvre dans l'économie mondiale : l'entreprise attaque un secteur, casse les prix, bouleverse ses codes, en devient le maître, puis s'attaque à un autre.” La messe est dite, l’entreprise a simplement pour ambition de vendre tout ce qui peut se vendre. Et tout se passe aujourd’hui comme si plus personne n’était en mesure d’arrêter la machine.

Évidemment, ces chiffres ont un impact important sur la vie de milliards de personnes. On ne peut pas passer à côté d’Amazon aujourd’hui, sauf quand on habite en Chine où l’entreprise, concurrencée par Alibaba et JD.com, a décidé d’arrêter son offre de commerce.

Les vices d'Amazon

Destruction d'emplois et évasion fiscale

Les grandes plateformes de e-commerce comme Amazon accroissent leurs parts de marché et menacent les commerces de proximité. Cette année en France, les commerces de proximité subissent des faillites en cascade et 26 000 suppressions d’emplois sont annoncées dans la grande distribution. Une étude de janvier 2020 montre qu’un emploi créé chez Amazon est responsable de la destruction de 4,5 emplois dans le commerce traditionnel aux États-Unis.. 

Amazon dissimule 57% de son chiffre d’affaires réalisé en France, selon certaines estimations, ce qui lui permet de pratiquer une évasion fiscale massive en déplaçant une grande partie de ses bénéfices vers l’étranger. Cela a bien sûr des impacts négatifs sur les recettes fiscales des États dans lesquels est présent Amazon, mais ce recours massif aux paradis fiscaux renforce également la position dominante d’Amazon vis-à-vis de ses concurrents, plus petits, qui paient en proportion de leur activité davantage d’impôts. 

Précarisation et mal-être

Amazon développe sa présence en France en faisant travailler majoritairement des personnes en contrats précaires, notamment en intérim, qui s’épuisent dans des entrepôts gigantesques. Bien sûr, ces conditions de travail ont un impact sur ceux qui les subissent :  74% des répondants déclarent ressentir des douleurs physiques qu’ils pensent dues à leur travail, 70% des salariés ont déclaré être en état de stress au travail ou encore un tiers des employés et 71% des cadres déclarent souffrir d’insomnies.

Explosion des émissions et artificialisation des terres

On imagine l'impact de tous ces paquets sur le réchauffement climatique global : 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre émis en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal  Aucun chiffre sur l'impact sur les ressources que représentent ces milliards d’objets vendus chaque année, mais on sait désormais qu’Amazon France est capable de détruire 3 millions de produits neufs en 2018, tranquillement. La construction de hangards géants artificialisant des terres et le trafic routier décuplé seraient aussi bien entendu à mettre dans la balance.

Finalement, Amazon est exactement le contraire d’une entreprise durable.

Pour un Noël sans Amazon !

Depuis plusieurs années, la résistance contre Amazon grandit, et cela commence à porter ses fruits. Après les dénonciations en 2018 sur le gaspillage, l’entreprise s’est engagée à donner ses invendus. Face aux très nombreux projets d'entrepôts, des collectifs se mobilisent et freinent ou stoppent des projets de construction.

Nous sommes de plus en plus nombreux à nous opposer à cette entreprise, à choisir d’autres manières de consommer; notamment en ces fin d’années où des événements comme le Black Friday encouragent à consommer toujours plus. Il faut dire stop !

Des personnalités politiques de tous bords , de la culture, associations environnementales et organisations de solidarité ou de défense des consommateurs, fédérations de commerçants, citoyennes et citoyens s’engagent à un Noël sans Amazon. Dans la période de crise socio-économique que nous vivons, nous avons besoin d’actes concrets pour soutenir l’emploi local, les commerces de proximité et les acteurs d’un commerce raisonnable. Cette action #NoëlSansAmazon, est plus qu’une simple pétition !

Je signe la pétition

EXTRAITS D'UN ARTICLE À LIRE AVEC LES LIENS CORRESPONDANTS SUR LE SITE DU MOUVEMENT COLIBRIS