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La jalousie


LA JALOUSIE EN PHILOSOPHIE

La philosophie a assez peu traité de la jalousie en tant que tel, c’est plutôt la littérature et la psychanalyse qui l’a thématisé en tant que sujet d’analyse.

Ce terme peut désigner un sentiment ou un état affectif :

  • sentiment de dépit éprouvé en voyant autrui posséder des objets ou avantages qu’on ne possède pas ou que l’on voudrait détenir de manière exclusive (définition proche de l’envie au sens où on ne possède pas la chose désirée)
  • état affectif de celui qui veut posséder de manière exclusive la personne aimée, disposition accompagnée d’inquiétude et de soupçon. A la différence de l’envie, le jaloux “possède” une personne mais sent cette “possession” en danger.

Le concept de jalousie chez quelques philosophes

On peut considérer l’oeuvre entière de Proust comme traitant de la jalousie, à la fois objet et point de départ.

Proust, dans la Recherche du Temps Perdu, affirme à propos des soupçons qu’il fait peser sur Albertine :

  • Il vaut mieux ne pas savoir, penser le moins possible, ne pas fournir à la jalousie le moindre détail concret

Freud, lui, nous présente la jalousie comme un état affectif normal. En substance, Freud pense que si elle est absente chez un sujet, elle n’est alors que refoulée et dès lors d’autant plus active. Ce sont ces cas de “jalousie anormalement renforcée” rencontrée dans l’analyse que Freud désigne sous les termes de jalousie “concurrentielle” ou normale, jalousie “projetée” et jalousie “délirante”.

Voici un extrait de Sur quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l’homosexualité :

  • Sur la jalousie normale il a peu de choses à dire du point de vue analytique. Il est facile de voir qu’elle se compose essentiellement du deuil, de la douleur causée par l’objet d’amour que l’on croit avoir perdu, et l’humiliation narcissique, pour autant que ce dernier élément se laisse séparer des autres; elle comprend encore des sentiments hostiles dirigés contre le rival qui a été préféré, et un apport plus ou moins grand d’auto critique qui veut rendre responsable le moi propre de la perte d’amour. 

Sartre, dans l’Etre et le Néant, explique qu’on est jaloux car autrui, de par sa liberté inconditionnelle, échappe toujours à l’objectivation (on ne serait pas jaloux d’une table), mais précisément l’on est jaloux pour tenter, en vain, de transcender la liberté de la personne aimée :

  • Je me fais désir. Le désir est est une conduite d’envoûtement. Il s’agit, puisque je ne puis saisir l’Autre que dans sa facticité objective, de faire engluer sa liberté dans cette facticité : il faut faire qu’elle y soit “prise” comme d’une dit d’une crème qu’elle est prise, de façon que la Pour-Soi d’Autrui vienne affleurer à la surface de son corps, qu’il s’étende tout à travers de son corps et qu’en touchant ce corps, je touche enfin la subjectivité de l’autre. C’est là le vrai sens du mot de possession. Tel est l’idéal impossible du désir : posséder la transcendance de l’autre comme pure transcendance et pourtant comme corps

EXTRAITS D'UN ARTICLE À LIRE DANS SON INTÉGRALITÉ SUR LE SITE LA PHILOSOPHIE


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