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ATELIER PHILO : Le rêve n'est-il qu'un récit ?

Du 12 février 2018 18h00 au 12 février 2018 20h00
Médiathèque Jean ferrat - Argelès sur mer

Le rêve n'est-il qu'un récit ? 

 Telles que dans un rêve voici quelques idées jetées en pâture à votre appréciation : fasse que votre raison puisse y trouver sens !!! 

 Rêve ? l'un des mots les plus étranges de la langue française. Autant le songe dit clairement sa vérité, son origine latine évoquant clairement le sommeil, autant le rêve, frère nocturne de la rêverie, est mystérieux .
 Rêver serait re- esver, vagabonder, errer, échapper à la réalité par l'imagination ; toutefois le mot rêve, apparu en français  six siècles après rêver, a d'abord signifié rêve extravagant. Les gens d'esprit classique et rationnel faisaient du rêve une variante délirante et folle du songe (Voltaire parle du rêve d'un homme en délire).   Mais Rousseau (Rêveries d'un promeneur solitaire) a vengé rêve et rêverie. Et du coup , le rêveur est devenu  champion de l'imaginaire, voyageur dans sa tête.
 
 Au cours de l'histoire le rêve a été considéré comme prémonitoire, comme un message des Dieux ou du destin adressé aux hommes.
Les anciens croyaient au rêve  et la veille avait pour eux une autre lumière. Pour les Grecs, le sommeil lie, le rêve délie.

 L'impertinence du rêve recouvre sa grande pertinence, révélée par un grand explorateur du « traum » Sigmund Freud. On admet depuis Freud que le rêve (parce qu'il permet tous nos désirs y compris les plus troubles de s'exprimer) est la voie royale menant à l'inconscient. En outre la psychologie contemporaine a confirmé cette intuition : le rêve est indispensable à la vie (qu'il protège par un mécanisme de compensation nerveuse et d'autorégulation de l'organisme), encore plus que le sommeil profond. Freud penche pour un rêve latent issu d'une lente interprétation cognitive. Le rêve nous trahit en même temps qu'il nous révèle à nous même. Le rêve est le gardien du sommeil et non son ennemi (Freud).

 Les savants qui ont découvert les mécanismes du rêve parlent du sommeil paradoxal : paradoxal parce que le corps et les muscles sont inertes, alors que le cerveau tricote et détricote les idées, les images, les souvenirs pour en faire des histoires imprévisibles. L'imagination prend alors le pouvoir.
 Le rêve est-il un récit ? Qu'un récit ?

 Rêver, est ce s'abstenir de penser ? Certains considèrent que la pensée doit rompre avec l'imagination ! Rêver, imaginer, c'est donner aux choses qui nous entourent une vie nouvelle, une vie humaine. Penser c'est expliquer les choses et non plus les rêver ? 
D'autres soutiendront que l'imagination est la force fondamentale de l'esprit humain. Bachelard, dans la psychanalyse du feu va découvrir que c'est également la rêverie, les désirs inconscients, qui poussent l'esprit à comprendre objectivement la réalité. « L'imagination est une des forces de l'audace humaine » avance-t-il.

 On a pour habitude d'opposer rêves et réalité.
La réalité est l' ensemble des choses qui existent. Elle ne dépend pas de moi pour exister contrairement au rêve. Dans les rêves l'action est involontaire ; dans la réalité l'action est volontaire et suivie d'actions prévues et suivies. La réalité est censée être une, les objets réels sont publics( vous avez sûrement remarqué l'emploi du pluriel pour l'un et du singulier pour l'autre). La réalité est indépendante de moi. 
 Russel avance que « la réalité est éternelle , plus riche que le rêve ». Toutefois elle implique aussi le rêve qu'elle suscite.
La loi : on ne condamne pas quelqu'un pour ses rêves. Le rêve n'est pas volontaire.
Le rêve est court (20/100 du temps de sommeil)
Nous rêvons pour ne pas être frustré par le rêve.

Le rêve n'est pas le propre de l'homme : il le précède car déjà les animaux témoignent d'une activité onirique. L'homme descend-il du songe ?
 Les philosophes remettent en cause quelques certitudes :  le monde n'est peut-être qu'un mauvais film! Le rêve est-il vraiment individuel ? Cérébral et psychique ? La réalité n'est-elle pas chimérique, passagère et provisoire et qu'il y a tout lieu de s'attendre à un réveil. ?Et s'il provenait du dehors de l'humain, qu'il est là avant l'apparition de l'homme, qu'il est issu de la nuit et de l'apparition du vivant ? 
Une particularité saisissante : on est prêt à accepter la plausibilité de quelque chose qu'on refuserait à l'état de veille.Certaines zones du cerveau sont endormies et cela expliquerait le manque de cohérence : sensations en nous anciennes qui se recombinent diversement ; ses images ne sont pas contredites par les sensations normales : voilà pourquoi nous les prenons pour des réalités.


J.P.Vernant nous dit qu' il y a deux sortes de gens : celui qui n'ouvre pas sa porte parce qu'il n'attend personne et celui qui n'attend personne et qui ouvre parce que les portes doivent être ouvertes. Le premier n'aura que du déjà vu et du déjà dit. Le rêve est donc à recevoir non en termes de saisie ou de service mais en tant que donation. 
 Le rêve inaugure, comme le jeu. Augure est le même mot qu'auteur et octroi. Il s'écoute pas tant comme souvenir que comme survenir...
 Je peux confondre le souvenir et le rêve :illusion et confusion.
 Le rêve d'une nuit ne vient pas se relier au rêve de la veille. Incohérence d'un rêve à un autre mais aussi dans l'intérieur d'un rêve.
On juge le rêve tel qu'il nous apparaît quand on est éveillé.


Tout le monde rêve...c'est une réalité !!! Tout le monde réalise....n'est ce pas un rêve ?


                                                                                                                          J.A


 Telles que dans un rêve voici quelques idées jetées en pâture à votre appréciation : fasse que votre raison puisse y trouver sens !!! 

 Rêve ? l'un des mots les plus étranges de la langue française. Autant le songe dit clairement sa vérité, son origine latine évoquant clairement le sommeil, autant le rêve, frère nocturne de la rêverie, est mystérieux .
 Rêver serait re- esver, vagabonder, errer, échapper à la réalité par l'imagination ; toutefois le mot rêve, apparu en français  six siècles après rêver, a d'abord signifié rêve extravagant. Les gens d'esprit classique et rationnel faisaient du rêve une variante délirante et folle du songe (Voltaire parle du rêve d'un homme en délire).   Mais Rousseau (Rêveries d'un promeneur solitaire) a vengé rêve et rêverie. Et du coup , le rêveur est devenu  champion de l'imaginaire, voyageur dans sa tête.
 
 Au cours de l'histoire le rêve a été considéré comme prémonitoire, comme un message des Dieux ou du destin adressé aux hommes.
Les anciens croyaient au rêve  et la veille avait pour eux une autre lumière. Pour les Grecs, le sommeil lie, le rêve délie.

 L'impertinence du rêve recouvre sa grande pertinence, révélée par un grand explorateur du « traum » Sigmund Freud. On admet depuis Freud que le rêve (parce qu'il permet tous nos désirs y compris les plus troubles de s'exprimer) est la voie royale menant à l'inconscient. En outre la psychologie contemporaine a confirmé cette intuition : le rêve est indispensable à la vie (qu'il protège par un mécanisme de compensation nerveuse et d'autorégulation de l'organisme), encore plus que le sommeil profond. Freud penche pour un rêve latent issu d'une lente interprétation cognitive. Le rêve nous trahit en même temps qu'il nous révèle à nous même. Le rêve est le gardien du sommeil et non son ennemi (Freud).

 Les savants qui ont découvert les mécanismes du rêve parlent du sommeil paradoxal : paradoxal parce que le corps et les muscles sont inertes, alors que le cerveau tricote et détricote les idées, les images, les souvenirs pour en faire des histoires imprévisibles. L'imagination prend alors le pouvoir.
 Le rêve est-il un récit ? Qu'un récit ?

 Rêver, est ce s'abstenir de penser ? Certains considèrent que la pensée doit rompre avec l'imagination ! Rêver, imaginer, c'est donner aux choses qui nous entourent une vie nouvelle, une vie humaine. Penser c'est expliquer les choses et non plus les rêver ? 
D'autres soutiendront que l'imagination est la force fondamentale de l'esprit humain. Bachelard, dans la psychanalyse du feu va découvrir que c'est également la rêverie, les désirs inconscients, qui poussent l'esprit à comprendre objectivement la réalité. « L'imagination est une des forces de l'audace humaine » avance-t-il.

 On a pour habitude d'opposer rêves et réalité.
La réalité est l' ensemble des choses qui existent. Elle ne dépend pas de moi pour exister contrairement au rêve. Dans les rêves l'action est involontaire ; dans la réalité l'action est volontaire et suivie d'actions prévues et suivies. La réalité est censée être une, les objets réels sont publics( vous avez sûrement remarqué l'emploi du pluriel pour l'un et du singulier pour l'autre). La réalité est indépendante de moi. 
 Russel avance que « la réalité est éternelle , plus riche que le rêve ». Toutefois elle implique aussi le rêve qu'elle suscite.
La loi : on ne condamne pas quelqu'un pour ses rêves. Le rêve n'est pas volontaire.
Le rêve est court (20/100 du temps de sommeil)
Nous rêvons pour ne pas être frustré par le rêve.

Le rêve n'est pas le propre de l'homme : il le précède car déjà les animaux témoignent d'une activité onirique. L'homme descend-il du songe ?
 Les philosophes remettent en cause quelques certitudes :  le monde n'est peut-être qu'un mauvais film! Le rêve est-il vraiment individuel ? Cérébral et psychique ? La réalité n'est-elle pas chimérique, passagère et provisoire et qu'il y a tout lieu de s'attendre à un réveil. ?Et s'il provenait du dehors de l'humain, qu'il est là avant l'apparition de l'homme, qu'il est issu de la nuit et de l'apparition du vivant ? 
Une particularité saisissante : on est prêt à accepter la plausibilité de quelque chose qu'on refuserait à l'état de veille.Certaines zones du cerveau sont endormies et cela expliquerait le manque de cohérence : sensations en nous anciennes qui se recombinent diversement ; ses images ne sont pas contredites par les sensations normales : voilà pourquoi nous les prenons pour des réalités.


J.P.Vernant nous dit qu' il y a deux sortes de gens : celui qui n'ouvre pas sa porte parce qu'il n'attend personne et celui qui n'attend personne et qui ouvre parce que les portes doivent être ouvertes. Le premier n'aura que du déjà vu et du déjà dit. Le rêve est donc à recevoir non en termes de saisie ou de service mais en tant que donation. 
 Le rêve inaugure, comme le jeu. Augure est le même mot qu'auteur et octroi. Il s'écoute pas tant comme souvenir que comme survenir...
 Je peux confondre le souvenir et le rêve :illusion et confusion.
 Le rêve d'une nuit ne vient pas se relier au rêve de la veille. Incohérence d'un rêve à un autre mais aussi dans l'intérieur d'un rêve.
On juge le rêve tel qu'il nous apparaît quand on est éveillé.


Tout le monde rêve...c'est une réalité !!! Tout le monde réalise....n'est ce pas un rêve ?
                                                                                                                          J.A